Il existe selon la loi deux grands types de violence conjugale ; la violence physique, et la violence psychologique et sexuelle (l'on peut se demander d’ailleurs pourquoi les textes ne séparent pas plus la violence sexuelle des deux autres types de violence, dans la mesure où la violence sexuelle a un impact physique et psychologique).
Les séquelles de la violence conjugale sur une personne peuvent être extrêmement lourdes, entraîner des difficultés sur le plan personnel et professionnel pour la victime.
Quelle que soit votre situation, vous ne devez pas rester sans réaction, que cela soit par peur ou pour un quelconque sentiment de culpabilité plus ou moins diffus.
Quel que soit le type de violence, son auteur peut s'exposer à une peine de prison et à des amendes.
Il faut savoir que de manière générale la violence physique contre quelqu'un est un délit puni par la justice sur le plan pénal.
Quand cette violence physique s'effectue sur une personne dans le cadre de liens affectifs, c'est-à-dire par exemple entre mari et femme ou entre concubins, ou entre personnes qui ont signé un PACS ensemble, l’infraction est considérée comme aggravée et causera un alourdissement de la peine pour violence conjugale encourue, notamment depuis la loi du 4 avril 2006.
Selon les textes de loi, il existe une gradation dans les peines encourues en cas de violences physiques conjugales :
Il s'agit là des peines au pénal encourues en cas de violences physiques conjugales exceptionnelles.
Quand les violences conjugales deviennent répétées et habituelles, les peines sont encore plus importantes.
En effet, la répétition constitue en elle-même une circonstance aggravante :
Il faut savoir que si la victime de violence conjugale décède, il existe des peines bien plus importantes, étalonnées dans la loi en fonction de l’intention de l’auteur des faits.
La violence psychologique au sein d'un couple, communément appelée le harcèlement moral de couple, est constitué quand les insultes ou les comportements verbaux dégradants envers les victimes sont répétés dans la durée.
En cas de harcèlement moral dans le couple, les peines au pénal peuvent atteindre jusque 3 ans d’emprisonnement ainsi que 45 000 euros d’amende quand l'incapacité totale de travail qui en découle est égale ou inférieure à 8 jours, et ces peines peuvent augmenter selon la durée de l’ITT, que cela soit sur le plan de la durée ou sur celui du montant de l’amende.
Ainsi, pour un harcèlement moral entraînant une ITT supérieure à 8 jours, la sanction pour violence conjugale psychologique peut aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende (Legifrance).
Dans ce cadre, il peut également y avoir des circonstances aggravantes :
La présence d'un mineur ou une particulière vulnérabilité de la victime peuvent aggraver les peines.
Concernant l'application des sanctions au pénal et amendes éventuelles, leur mise en œuvre nécessite souvent une évaluation médicale de l'ITT par un expert médico-légal pour établir la gravité des faits et leurs conséquences sur la victime des violences conjugales.
Découvrez au passage dans cet article "Comment savoir si vous êtes victime de violence conjugale?"
Il faut distinguer le harcèlement sexuel du viol en lui-même, et c’est toujours le juge qui, en fonction des éléments de preuve et témoignages dont il dispose, qui effectuera cette distinction.
Le “simple” harcèlement conjugal sexuel est puni par des peines de prison qui vont jusque 2 ans, assortis de 30 000 € d’amende.
Une personne auteur d’un viol conjugal peut se voir infliger jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
La compensation pénale est une démarche disponible pour le procureur de la République, qui consiste à abandonner les poursuites au pénal et les remplacer par des alternatives.
Cette procédure est applicable uniquement pour les délits n’étant pas susceptibles d’entraîner des sanctions supérieures ou égales à 5 ans de prison.
Le procureur de la République est libre d’utiliser cette alternative dans les cas de violences conjugales physiques ou sexuelles isolées. Les choix qui s’offrent à lui sont par exemple :
L'ordonnance de protection est un outil essentiel pour sécuriser rapidement les femmes en danger et leurs enfants. Le juge aux affaires familiales (JAF) peut la délivrer sans nécessiter de preuves irréfutables, basant sa décision sur la vraisemblance des faits. Les mesures incluent :
L'ordonnance de protection est immédiatement exécutoire, auparavant valable 6 mois (désormais 12 mois), et est renouvelable dans le cadre d'une procédure de divorce ou par une nouvelle demande auprès du JAF.
Les peines encourues pour le non-respect des dispositions d'une ordonnance de protection étaient de 2 ans d'emprisonnement et 15 000€ d'amende, jusqu'en 2024. Depuis le 14 juin 2024, les sanctions ont été alourdies, avec 3 ans d'emprisonnement possibles et 45 000€ d'amende.
En cas de besoin d'intervention immédiate, contacter les services de la police ou de la gendarmerie. Pour les questions d'assistance médicale, composez le 15 afin de joindre le SAMU.
Le 18 est le numéro des pompiers à composer en cas de risque imminent.
Envoyez un SMS au 114 également si vous avez besoin d'aide.
Pour les victimes de violences domestiques, il est essentiel de recevoir un diagnostic approprié. Un prestataire de soins de santé qualifié ou une unité de santé spécialisée dans les enquêtes médico-légales doit s'acquitter de cette tâche - les unités médico-judiciaires (UMJ) sont souvent les mieux équipées pour ce type d'évaluation.
Ces unités contiennent des médecins légistes, des psychologues et d'autres spécialistes qui peuvent fournir des preuves médicales vitales qui pourraient faire partie d'une future procédure judiciaire en vue d'obtenir une condamnation et des indemnités.
Vos visites à l'UMJ ne nécessitent pas de rendez-vous ni de consultation médicale de prescription. Il vous suffit de prendre contact avec elles au préalable afin de prendre connaissance de leurs règles d'admission et de vérifier les modalités d'accueil.
À Paris, cette unité de soins médico-judiciaires se trouve à l'adresse suivante : Hôtel de Paris (1 Parc Notre-Dame Pl. Jean Paul II 75004 Paris).
De nombreuses associations apportent une aide et une assistance essentielles aux victimes. En voici quelques-unes :
Leur association est située au 6 rue Nicolas Roret à Paris 75013.
Vous pouvez les joindre au 01 40 33 07 60.
Les associations du Samu social apportent aux victimes un soutien psychologique, social et juridique par l'intermédiaire de plus de 130 associations locales réparties sur l'ensemble du territoire français. Leur siège est situé au 12-14 rue Charles Fourier à Paris 75013
Contactez-les au 116 006.
Quant à France Victimes : Cette organisation propose des solutions d'hébergement d'urgence pour les sans-abri et les victimes de violences conjugales. En cas de situation urgente, appelez le 115 ou rendez-vous au 35 Avenue Courteline Paris 75012.
Pour toute question ou clarification, appelez le 01 41 74 70 70 pour obtenir des mesures législatives immédiates et des mises à jour.
Il faut savoir que les peines encourues en cas de violences conjugales que je vous indique dans cet article ne sont pas exclusives de l’obtention de dommages et intérêts. Dans ce cadre il vous faudra vous porter partie civile et vous faire assister d’un avocat compétent en droit de la famille pour les violences conjugales.
Dans le cadre de délits (par exemple, le harcèlement moral ou la violence physique n’entraînant pas la mort), ce sont les tribunaux correctionnels qui sont compétents. Si les violences conjugales, de manière intentionnelle ou pas, ont entraîné la mort, ce sont les cours d’assises qui sont compétentes.
Cet article n’a pas vocation à être exhaustif, mais à vous donner les réponses les plus importantes concernant le type de peine encourue en cas de violences conjugales en France.
N’hésitez pas à me contacter si vous subissez ce type de problème avec votre conjoint, que vous soyez un homme ou une femme battu(e), ou si vous subissez toute forme de violence de couple.
Quelle est la peine maximale encourue en cas de violence physique domestique à l'encontre de mon partenaire ?
10 ans de prison et 150 000 EUR d'amende - applicable en cas de récidive avec ITT > 8 jours.
Quelles sont les sanctions prévues en cas de harcèlement moral au sein d'une relation ?
Jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros de dommages et intérêts peuvent être imposés aux personnes reconnues responsables de violences sexuelles domestiques, avec une ITT inférieure ou égale à 8 jours.
Quels sont les risques encourus par un délinquant qui se livre à des violences sexuelles domestiques ?
Au niveau conjugal, la violence est punie de 20 ans de réclusion criminelle et de 100 000 EUR d'amende. pénalité
Quelles sont les alternatives aux poursuites pénales en cas de violences physiques mineures et non répétées sur une femme (ou un homme, plus rarement) ?
Rappel à la loi, sursis à poursuites, médiation pénale ou stage de responsabilisation.
Comment introduire une plainte contre la violence domestique ?
Toute personne peut déposer sa plainte dans n'importe quel commissariat ou gendarmerie d'Ile-de-France et ailleurs en France. En outre, certains hôpitaux et sites municipaux acceptent également les plaintes.
Quelles sont les mesures de protection contre les violences conjugales ?
Il existe des ordonnances de protection, des dispositifs d'éloignement du conjoint violent et de bracelet anti-rapprochement.
Quels sont les droits des enfants exposés à la violence domestique ?
Les enfants peuvent bénéficier de mesures spécifiques, telles que la suspension des droits de visite du partenaire violent. Un soutien psychologique peut également être envisagé.
Si votre plainte pour violences conjugales est refusée au commissariat ou à la gendarmerie, vous pouvez contacter les autorités de contrôle compétentes pour signaler cette situation. Voici les étapes et les contacts appropriés :
Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) :
Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale (IGGN) :
Procureur de la République :
Vous pouvez utiliser ce modèle de courrier pour signifier votre plainte (exemple) quand vous écrivez au procureur de la république.
Défenseur des droits :